#lectures de l’été, cette semaine on vous partage notre lecture du rapport IA et enseignement supérieur: formation, structuration et appropriation par la société rendu en juin 2025 par Pascal, Taddei, de Falco et Grallié,
La petite phrase: « En effet, comme l’IA semble tout savoir, certains acteurs s’interrogent sur l’intérêt de continuer à se former, ce qui pourrait remettre en cause le rôle des EES [Etablissements d’Enseignement Supérieur] »
Les préconisations:
La petite phrase: « En effet, comme l’IA semble tout savoir, certains acteurs s’interrogent sur l’intérêt de continuer à se former, ce qui pourrait remettre en cause le rôle des EES [Etablissements d’Enseignement Supérieur] »
Les préconisations:
- Mutualiser les capacités de calcul, les contenus et les bonnes pratiques visant à s’approprier et développer les usages de l’IA, tant dans le domaine de la formation que des services administratifs (en finançant des « communs » accessibles et en mutualisant les ressources)
- Former massivement les formateurs, les étudiants et les personnels à l’IA et avec l’IA (en ajustant l’offre de formation mais aussi les modalités de formation et d’évaluation)
- S’approprier l’IA dans les EES et dans la société (par le développement de recherches-actions)
- Transformer les établissement s d’enseignement supérieur à l’heure de l’IA (inclusivité, adaptabilité, démocratie, accessibilité, etc.)
- Développer des data centers orientés enseignement et des solutions techniques souveraines (en étant attentifs à une préférence européenne et à des modèles frugaux)
- Porter une politique nationale de l’adoption de l’IA dans l’éducation (stratégies d’établissements et création d’un institut national « IA, éducation et société »)
Notre synthèse: l’exercice de prospective est sérieux et fait le tour des nombreuses questions que pose le développement des IA génératives à l’enseignement supérieur en s’appuyant de plus sur une étude sur les usages des IA de 20 000 étudiant·es, enseignant·es et personnels administratif·ves. Globalement il est vraiment intéressant d’observer comme chaque révolution technique permet finalement de se poser les questions de fond qui doivent être remises sur le tapis en permanence pour une pratique saine et cohérente: Quel est le rôle de la formation supérieure? Quelles sont les besoins des apprenant·es? Comment l’université peut-elle être accessible sans discriminations? Qu’évalues-t-on vraiment en normalisant l’évaluation? Beaucoup de questionnements et assez peu de réponses, ce qui est logique au vu du stade d’appropriation actuel de ces ressources.
Les « moins »: il y a des voeux pieux un peu lénifiants parfois, soulignant qu’il faut amener les étudiant·es à être la meilleure version d’elleux même grace aux IA ou qu’on pourrait utiliser des chatbots pour aider à redonner le goût de l’effort aux étudiant·es…
Les « plus »: les réflexions sur le développement de l’esprit critique, sur la puissance de l’erreur en apprentissage, sur la qualité de service aux étudiant·es et la prise en compte de leurs hétérogénéité et besoins spécifiques et enfin le rôle de l’enseignement supérieur dans l’expérimentation de la coopération, dans l’expérimentation de modèles pour « faire société » qui questionnent le monde tel qu’il est.
Reste à savoir si les 300 à 500M d’€ d’investissement sur 5 ans préconisés dans le rapport seront prioritaires par rapport à d’autres besoins…